Le métavers entre diable et bon Dieu

Le métavers entre diable et bon Dieu

C’est une question très importante qu’on a soulevée dans « les 20 questions pour comprendre le Métavers » : les risques dans le métavers sont-ils bien connus ?

Cette question, qu’on le veuille ou non, est nourrie par l’expérience de l’internet.

 

L’expérience de l’internet

Il devait être le début d’un monde nouveau où chacun communiquerait ubi et orbi. Où par la vertu de l’échange, se déploierait le « bon commerce » comme disaient les hommes du XVIIIème siècle, celui qui ne portait pas seulement sur le commerce des choses mais aussi et surtout sur celui des idées.

 

Or, à peine l’internet s’était-il développé que le darknet, son équivalent souterrain, diffusait ses ramifications venant des mondes du terrorisme, du banditisme et des perversités en tous genres. Le darkvers, est là, possible et probable. En ce sens, le/les métavers ont leur côté obscur en l’espèce d’un darkvers. Ainsi retrouvera-t-on dans le darkvers ce qu’on combat dans le darknet : le blanchiment d’argent de la drogue, des ransomwares, mais aussi, les campagnes de désinformation, des opérations de détournement de NFT et via ces dernières des vols portant sur des opérations immobilières.

POUR ALLER PLUS LOIN :
Comprendre le Métavers en 20 questions

 

 

Comment peut-on imaginer ce web.3 douteux. Des espaces métavers « tripots », sites de jeux, attractions dites « pour adultes », lieux de rendez-vous etc. Puisque tout est virtuel dans le métavers, il est clair que les rencontres « à risques » y seront initiées pour être poursuivies dans le monde réel, comme on passe d’un site de rencontre à des guet-apens, des arnaques et des extorsions de fonds sur la base de chantage. On peut imaginer de contrôler les métavers « spécialisés ». Cela sera beaucoup plus difficile, dans les métavers qui regrouperont des centaines d’apps. d’entertainment variées au sein desquels des adresses confidentielles autoriseront des comportements condamnables.

 

Les risques

Pour exemple, qui a été largement diffusé et commenté, les commentaires d’une entrepreneuse Nina Jane Patel qui a rapporté une mésaventure dans le Métavers Horizon Venues. Elle a détaillé comment elle y avait fait l’objet de harcèlement.

Ce triste constat a été réitéré par une enquêtrice de la BBC qui s’était fait passer pour une adolescente de 13 ans et avait ainsi fait la rencontre d’hommes adultes lui montrant des sextoys, des préservatifs etc. Leurs déclarations, confirmées par d’autres « métanautes » ont conduit Méta et Microsoft a réagir en imposant ce qu’ils nomment des « Bulles de protection », en vertu desquelles les avatars ne peuvent être approchés de moins d’un mètre.

 

Il faut cependant « raison garder » : Le métavers n’est pas différent de ce qu’on observe dans le cas des réseaux et des messageries diverses, spécialisés ou généralistes. L’anonymat permet à qui le souhaite de se livrer à ses passions, les plus excessives et les plus violentes.

 

Il faut aussi modérer le niveau des risques en rappelant que les rapports dans le métavers ne diffèrent pas d’un média-froid : on peut être harcelé au téléphone, mais on sait aussi que si on veut que cela cesse, il suffit de raccrocher ! C’est la même chose pour les rapports entre utilisateurs dans le métavers : il suffit de retirer les fameuses lunettes et ainsi de se retirer de relations qui ne satisfont pas.

Il n’en demeure pas moins qu’être harcelé dans le métavers est aussi peu agréable que de l’être par le moyen d’une messagerie et que les injures, les menaces, les provocations ne sont pas davantage supportables.

 

Une étude menée auprès de jeunes âgés entre 16 et 25 ans a montré qu’une large majorité des interrogés (64 %) pensaient que de nouvelles formes de cyber-violences pourraient exister dans le métavers. Comme les moqueries d’un avatar, les tabassages collectifs virtuels, les viols virtuels, le cyber racket, ou encore du trafic de NFT…

 

 

Par Pascal Ordonneau

POUR ALLER PLUS LOIN :
Comprendre le Métavers en 20 questions

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Pascal Ordonneau
Pascal Ordonneau, banquier, a été DG et PDG de banques françaises, anglaises et américaines. Il est SG de l’Association « Iconomy ». Auteur d’une dizaine d’ouvrages parmi lesquels cinq livres d’économie et de finance, il est chroniqueur aux Échos, au Huffington Post et conférencier (monnaies cryptées et Allemagne).

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