L’effet de disposition, un tueur de performance
Un des biais les plus destructeurs en matière en gestion de patrimoine est l’effet de disposition. Dans son livre “La finance comportementale et la gestion de patrimoine” Yannick COULON explicite les principaux biais comportementaux qui sont des marqueurs d’échec pour l’investisseur. En voici un aperçu.
Un biais comportemental aux conséquences réelles
L’effet de disposition est la tendance à vendre trop tôt les valeurs gagnantes et à garder trop longtemps les valeurs perdantes. Cet effet paraît insignifiant au premier abord mais de nombreuses études tendent à démontrer que cet effet est désastreux en termes de rendement de portefeuille. L’investisseur ne profite pas pleinement d’un marché en hausse (multiples transactions avec de faibles plus-values) mais subit la totalité des pertes lorsque le marché s’effondre.
Les grands auteurs de la finance comportementale ont analysé des milliers de transactions boursières et ont constaté qu’il y avait plus de gains que de pertes réalisés (à la suite de ventes partielles) dans les portefeuilles. Les faibles gains sont rapidement concrétisés (alors que les hausses perdurent de nombreuses années après la vente constatée), les baisses ne sont pas arbitrées alors que celles-ci perdurent dans le temps.
Comment éviter le piège de l’effet de disposition ?
Ajoutons que l’effet est pernicieux car il est associé à une dynamique négative dans le choix des valeurs rachetées à la suite des ventes rapides (achat de la performance passée).
On se sépare de ses cartes maîtresses au profit de cartes de moindre valeur.
Il est souhaitable de ne pas vendre les valeurs (spécifiques) à la hausse trop rapidement et de ne pas garder les valeurs à la baisse trop longtemps, on évite ainsi et le mécanisme infernal de l’effet de disposition.
Il est souhaitable de ne pas vérifier la performance des actions trop souvent pour éviter des arbitrages fréquents et impulsifs, l’impatience est l’ennemi de la performance.
Par Yannick Coulon
