Brexit : quel partenariat pour le Royaume-Uni et l’Europe ?

Brexit : quel partenariat pour le Royaume-Uni et l’Europe ?


Plus d’un an après le résultat du référendum britannique sur la sortie de l’Union européenne, se pose toujours la question suivante : qu’est-ce que cela va changer exactement ?

S’il n’est naturellement pas envisageable d’en rester au statu quo, il ne peut en tout cas pas y avoir de « perdant » et de « gagnant » dans l’affaire. Comme on l’entendait couramment il y a 30 ou 40 ans, « ce qui est bon pour General Motors est bon pour les États-Unis » : de même, ce qui est bon pour le Royaume-Uni est bon pour l’Europe et ce qui est mauvais pour le Royaume-Uni est mauvais pour l’Europe. Nous sommes trop solidaires depuis maintenant près d’un demi-siècle de cohabitation au sein de l’Union européenne, et l’on ne peut pas effacer 45 ans de sans qu’il y ait de perte pour les uns ou les autres.

Si les Britanniques, qui ont frappé deux fois à la porte de l’Europe et se sont vu opposer deux fois un refus par la France, qui était au centre de la politique européenne du temps du général De Gaulle, ont frappé une troisième fois et ont pu rentrer lorsque Georges Pompidou était président de la République, c’est parce qu’ils sentaient que la Communauté Économique européenne de l’époque avait le vent en poupe, et était tout à fait porteuse de développement. Et c’est le même pragmatisme typiquement britannique qui, 45 ans après, les amène à se dire que ce n’est plus le cas et que si le bateau européen prend l’eau, il vaut mieux en sortir.

Des partenaires quoi qu’il arrive

Mais cela n’ôte rien au fait que nous sommes des partenaires, différents certes, mais des partenaires à part entière, et qu’il est important que les Britanniques puissent vivre et survivre pour que nous puissions vivre et survivre avec eux. Or, rien ne sera fondamentalement changé par le Brexit, si ce n’est la nature juridique de nos relations ou certains problèmes en définitive secondaires tels que les droits de douane, facilement compensables par les variations de parité monétaire.

En ce qui concerne les Britanniques, ils n’ont jamais adhéré à l’euro et sont par conséquent à même d’avoir une totale maîtrise de la politique extérieure de la valeur de leur monnaie. La livre est passée ces dernières années d’une valeur de 1,45 € à 1,15 € et ils sont donc devenus de ce point de vue hyper-compétitifs, et si les négociations ne sont pas faciles, le fait d’être 27 membres est pour l’Union européenne un handicap quand la solitude donne au Royaume-Uni la solidité d’une position cohérente. Il y a donc peu de choses à craindre pour eux en ce sens.

Un partenaire incontournable pour l’UE

L’Union européenne de son côté a tout intérêt à préserver ses liens avec son partenaire britannique parce que ce dernier possède a un triple avantage : sa « relation privilégiée » avec les États-Unis, son Commonwealth qui le lie à l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, et enfin la langue, patrimoine immatériel irremplaçable, en dépit de la progression d’autres langues telles que l’espagnol et le chinois (et, pour ce qui concerne l’Afrique, le français), langue qui est une force dans les négociations commerciales, juridiques, financières.

Les négociations et leurs lendemains vont s’échelonner sur une période qui sera probablement la plus longue possible, ce qui veut dire que nous allons continuer à vivre en partenariat. Qui sait si ce partenariat ne finira pas par sortir renforcé du Brexit ?

 

Par Bruno Moschetto

Bruno Moschetto

Ouvrages de Bruno Moschetto aux éditions Arnaud Franel :
L’économie française – éléments fondamentaux
Tout savoir – ou presque – sur la face cachée de l’euro (I)
Tout savoir – ou presque – sur la face cachée de l’euro (II)

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