Bulles spéculatives en formation, l’IA ?
Une des anomalies des marchés efficients la plus intéressante à étudier est la formation des bulles spéculatives. Dans son livre La finance comportementale et la gestion de patrimoine, l’auteur Yannick COULON, explicite cette dérive irrationnelle des marchés financiers.
Le processus de bulle financière : un renouvellement permanent
L’intelligence artificielle (IA) a probablement déclenché un nouveau phénomène de bulle financière. Il suffit de voir la fulgurante ascension de certains titres estampillés IA (puces électroniques compatibles IA…).
Ces sociétés sont évaluées à des centaines, voire des milliers de milliards de dollars, ce qui équivaut à plusieurs fois la capitalisation des actions de l’ancienne économie.
Les parallèles entre le boom de l’internet et de l’IA sont évidents.
Internet comme l’IA sont des révolutions technologiques qui sortent du cadre strictement économique (Impact évident de l’IA sur le marketing, la médecine, le monde éducatif ou la défense…). Les fonds spéculatifs sont à l’affût des joyaux cachés de l’IA et des contrefacteurs.
Il est impossible de prédire quand une bulle éclatera, mais lorsque le processus est enclenché, la descente aux enfers peut être violente (si synchronisation des vendeurs à terme de type hedge funds), une mode tombant rapidement en désuétude.
L’implosion des excès
La phase ascendante peut perdurer des années, car beaucoup d’investisseurs opportunistes veulent surfer sur la vague haussière et parce que les raisons de la hausse initiale sont parfaitement légitimes. L’histoire initiale d’une bulle est toujours crédible, un emballement médiatique l’accompagne ainsi que certains buzzwords comme le deep learning ou l’IA générative. Les investisseurs sont pris de panique à l’idée de rater la hausse (Fear of Missing Out).
Donc affaire à suivre. Il y aura des gagnants (pas toujours ceux que l’on attendait au départ) et des perdants, et la diversification est essentielle car la concurrence ne dort jamais (comme illustré par l’irruption des sociétés chinoises comme DeepSeek).
Après l’éclatement de la bulle Internet, les entreprises qui ont su profiter de cette avancée n’étaient pas forcément les pionniers de l’Internet, mais les entreprises qui ont su intégrer efficacement ces technologies (surtout à la vue des coûts impliqués par l’IA comme les serveurs, l’énergie, les ingénieurs qualifiés ou les puces de haute performance).
Le même schéma pourrait se répéter.
Des sociétés comme Mistral AI, Qwant avec son nouveau moteur de recherche s’appuyant sur l’AI, ou encore Bioptimus sont des pépites françaises à suivre.
Par Yannick Coulon