Les risques dans le métavers

Les risques dans le métavers

Le métavers est le plus souvent présenté comme un espace irénique, pur et sans danger. Ce n’est pas tout à fait exact. Certains « visiteurs » (des femmes en l’occurrence) se sont trouvé dans des situations étranges pour dire les choses simplement, douteuses pour les dire plus près du ressenti de ces voyageuses du web 3. On sait aussi que le port d’armes n’est pas interdit. Mais retenons qu’il s’agit d’armes virtuelles, de tokens qui ne risquent pas de faire beaucoup de dégâts. Cependant, cela stimule l’ego des visiteurs de pouvoir se promener en guerrier équipé d’une Kalak ou d’un sabre de samouraï. De même qu’il est flatteur (l’égo encore une fois) de pouvoir équiper son avatar de vêtements Courrèges, de sac LVMH etc.

Tout ceci fait maintenant partie du folklore du métavers. Les expériences « avec avatars » incorporés ne paraissent pas aller au-delà de la « montre », des visites dans des boutiques à la mode ou des salles de concert virtuels. Ce n’est pas vrai. Cela va plus loin.

Dans le métavers, vous fabriquez de la data

Vous promenant avec votre avatar, vous vous déplacez à une vitesse donnée. Vous vous arrêtez parfois devant une vitrine ou vous gravissez les marches de votre nouvelle résidence virtuelle. Vous rencontrez un ami et échangez avec lui les dernières informations sur l’évolution du métavers dans lequel vous vous épanouissez…

C’est-à-dire que, sans y prêter attention, vous fabriquez de la donnée. Disons le mot en anglais pour que ce soit un peu plus percutant. « Vous fabriquez de la data ». Votre avatar parle pour vous, de vous, à vous… Je suis sûr que vous ne vous en rendiez pas compte, alors donnons les chiffres : « 20 minutes passées dans un monde virtuel équivalent à plus de 2 millions d’enregistrements de langage corporel ». La voilà, la data.

POUR ALLER PLUS LOIN :
Comprendre le Métavers en 20 questions

Vous n’en avez pas encore conscience : lorsque vous avez adhéré à l’idée d’une visite dans le métavers, vous avez, au moins, laissé des données pour l’ouverture d’un compte. Bien sûr, de plus en plus fréquemment, vous aurez limité au strict minimum les informations vous concernant et vous aurez préféré l’anonymat.

Métavers et IA : la convergence des risques

Allons vous raisonnez-vous ! « Il n’y a pas trop de risque, je suis dans un métavers, j’en connais les caractéristiques ». Bien sûr, vous avez raison, mais, l’autre avatar, celui d’un de vos bons copains ? Vous n’avez pas forcément conscience qu’il vient d’un autre métavers, moins scrupuleux que le vôtre. Discutant avec lui vous ne vous rendez pas compte que vos datas sont davantage en risque que dans le vôtre.

En risque ? En voilà un grand mot ? Le monde des métavers est encore un peu jeune pour qu’on puisse déjà identifier les « risques » ?

Micaela Mantegna, professeure d’éthique de l’intelligence artificielle (IA) à l’université Harvard déclarait il y a peu « le métavers est le point de convergence d’Internet, des réseaux sociaux et des jeux vidéo. Il concentre donc les problématiques éthiques qui existaient déjà avec les réseaux sociaux, la gouvernance d’Internet et de l’IA ».

Ces risques sont l’objet d’analyse et d’identification au niveau de la plupart des pays développés, au niveau européen en particulier. L’UE a lancé nous seulement des études sur la question, mais aussi des directives. La vigilance est de mise, mais il faut avoir conscience que cela ne va pas sans conflit avec les grands acteurs de ce secteur.

Ce thème est développé dans « 20 questions pour comprendre le métavers », il faut lire les questions 13, 14, 15.

Par Pascal Ordonneau

POUR ALLER PLUS LOIN :
Comprendre le Métavers en 20 questions

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