Le goodwil – 2/2

Le goodwill n’est pas comptabilisé à la juste valeur

Quand on demande à des participants en formation de faire la liste des actifs évalués à la juste valeur, le goodwill est souvent cité. En fait, ce n’est pas le cas, mais la confusion est assez normale.

La formule de calcul du goodwill en IFRS est assez complexe (on y reviendra). Mais dans le cas d’une acquisition à 100 %, le goodwill est égal à la différence entre le prix d’acquisition et la juste valeur de tous les actifs et passifs acquis. Ainsi, on peut dire que le goodwill est égal à la différence entre juste valeur totale (le prix payé pour 100 % des titres de l’entreprise) et la juste valeur identifiable (somme de la juste valeur de tous les actifs et passifs identifiables de l’entreprise).

Cela fait beaucoup de « juste valeur » !

Selon cette définition, on s’attend à ce que le goodwill soit positif puisque l’entreprise vaut plus que l’ensemble des actifs qui la composent : « le tout vaut plus que la somme des parties ». Il y a dans l’entreprise quelque chose en plus : un actif non identifiable selon la définition d’IAS 38, mais qui est bien là et que l’acquéreur a payé : le potentiel de croissance, les synergies, la part de marché…

Le goodwill est donc égal à la différence entre le prix payé et la valeur des actifs acquis. Ainsi, selon la définition IFRS il représente les avantages économiques futurs attendus de l’acquisition qui ne sont pas reconnus individuellement.

Pour autant, il est difficile de dire qu’il est à la juste valeur, puisque par définition il n’est pas cessible. Or la définition de la juste valeur est le prix qui serait obtenu de la cession d’un actif.

Au contraire, puisqu’il est défini à partir du prix payé, c’est-à-dire le coût d’acquisition, on pourrait dire que le goodwill est enregistré au coût historique.

Pour finir précisons la formule de calcul du goodwill en IFRS il est égal à différence entre la juste valeur totale et la juste valeur identifiable. Dans le cas d’une acquisition à 100 % effectuée en une seule fois, c’est bien le prix payé. Mais dans le cas d’une acquisition réalisée en plusieurs étapes et dans laquelle il reste des actionnaires minoritaires, c’est le prix payé, plus la valeur des minoritaires plus la part déjà détenue lors d’une étape antérieure de l’acquisition. Par ailleurs, la juste valeur identifiable est la somme des justes valeurs de tous les actifs et passifs identifiables de l’entreprise, sauf pour les actifs et passifs qui restent évalués selon des normes différentes, en particulier les impôts différés et les engagements du personnel.

Christophe Marion

 

Christophe Marion est l’auteur du Livre “Les 10 sujets-clés de l’analyse financière” :

 

 

Image d’illustration de l’article par Tung Nguyen de Pixabay

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